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L'insoutenable légèreté de l'être - Milan Kundera

 

L'auteur :
 

Milan Kundera est un écrivain français d'origine tchèque né à Brno (Moravie) en 1929. Son premier livre, "L'Homme, ce vaste jardin" en 1953, est un recueil de poèmes lyriques. En 1984, il publie ce qui est considéré comme son oeuvre majeure : "L'Insoutenable légèreté de l'être". Il y poursuit sa réflexion sur l'illusion et la condition humaine, ainsi que sur l'éternel retour nietzschéen. Cet ouvrage contient également sa définition du “kitsch”. Il commence désormais à écrire ses romans en français ("La Lenteur", 1995; "L'Identité", 1998; "L'Ignorance", 2003; "La Fête de l'insignifiance", 2014). Analyste de son propre travail, Milan Kundera signe plusieurs écrits théoriques comme "L'Art du roman", "Les Testaments trahis", "Le Rideau" ou "Une rencontre". Le 24 mars 2011, l'auteur de "L'Immortalité" voit ses œuvres complètes publiées dans La Bibliothèque de la Pléiade. Il en est le seul écrivain vivant à y faire son entrée.


La quatrième de couverture :

 

Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein ! " Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli.


Les personnages principaux :

  • Tomas.

  • Teresa.

  • Sabina.

  • Franz.

Commentaires :

 

L'écriture est juste, ni trop rapide, ni trop lente. Milan Kundera maîtrise sa plume et nous fait ressentir chaque émotion avec ses personnages, de l'amour au doute, de la jalousie à la colère, du dépit à l'incompréhension. On vit à travers leurs yeux tout en ayant d'être notre propre spectateur par moment. C'est effroyablement crédible et vrai.

 

Quatre personnages, trois couples. Tomas, brillant chirurgien tchèque fuit l'invasion russe de 1968. Tereza, photographe, amoureuse de Tomas, l'épouse et fuit sa propre mère et son passé difficile à ses côtés. Sabina, artiste peintre, maîtresse principale de Tomas. Franz amant de Sabina.

 

Tout le roman est basé sur la dualité. Tout est question de dualité et donc de choix. Dualité entre le corps et l'âme (avec Tereza devant son miroir qui s'interroge en chaque instant). Dualité entre les responsabilités liés aux métiers de tête et la liberté liée aux métiers physiques. Dualité entre la légèreté et la pesanteur (chaque action est passée au crible).

 

Au départ de manière déroutante, pour être finalement enrichissante, l'histoire nous est contée deux fois, par les yeux de Tomas pour démarrer puis par ceux de Tereza. 

 

La troisième partie du roman m'a été plus difficilement abordable. Non pour une question d'écrit, mais de sujet. La politique et plus particulièrement celui d'un régime, non dénoncé, mais illustré de façon à ce que chacun se fasse sa propre opinion. Or chacun a ses sujets qu'il rechigne à lire. Le livre étant une réfléxion sur la vie et chacun de ses aspects il eut été cependant difficile de ne pas l'évoquer, sachant d'autant plus que le communisme est l'élément déclencheur de Tomas.

 

Le libertin qu'est Tomas se sent libre est léger de faire ce qu'il souhaite et avec qui il le souhaite, mais l'homme marié qu'est Tomas se sent honteux de la douleur qu'il fait ressentir à son épouse de par ses actes. Aimer n'est pas suffisant. Il craint qu'elle le quitte, mais agit à l'inverse en s'évertuant à maintenir sa relation avec Sabina.

 

L'ambiguïté de la dualité fait évoluer chaque personnage. Entre le début et la fin du livre ils sont les mêmes, mais ils sont également différent. Quoiqu'on en dise et aussi fort que l'on souhaite s'en convaincre, chacun de nos actes nous change et l'autre nous change également.

Les + :

Le réalisme et la crédibilité des personnages et des situations

La justesse des mots

L'accessibilité du texte tant par son style que son vocabulaire

Les - :

Le comportement de Tomas

 

La note d'Indocile :

18/20

 

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