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Je marche donc je suis - Pierre Zylawski

 

L'auteur :
 

Pierre Zylawski, nordiste depuis toujours, vit à Maubeuge. Il a longtemps enseigné les lettres modernes (Il fut mon professeur durant 2 années au collège et il est celui qui m'a donné le goût des mots). Lauréat de plusieurs concours de nouvelles, il est à présent l'auteur de plusieurs romans dont "On l'appelait Mamie" et "16.47 pour mourir" dans lesquels on peut suivre des enquêtes d'un groupe de la SRPJ.

La quatrième de couverture :

 

Anéanti par la disparition de son Héloïse,
Jean de Mady s’est jeté sur le chemin des étoiles, jusqu’à Compostelle…
Des millions de pas, pour tenter de redonner un sens à sa vie.

Accompagnez-le dans son cheminement.

Pas à pas, vous serez ce pèlerin laïc qui va se nourrir de rencontres magnifiques. Ecoutez-le, il vous parle :
Des jeunes, des vieux, des quatre coins du monde. Un chef indien sorti de son Amérique. St Jacques sous son porche. Deux parents qui ont perdu leur fille vivante. Cette vierge noire sur un tas de sacs. Un jeune nanti qui veut changer de vie. Deux ravis au cœur d’or. Roland de Roncevaux sans sa légende. Des cathédrales. Des étoiles filantes. Des chants, des chants, Ultreïa… et ce gamin qui n’avait qu’une main… et Fred… et Ludo… et Zoé… et Léonie… et tous les autres.


Les personnages principaux :

  • Jean de Mady, marcheur principal du roman. Il occupe un poste dans l'aéronautique.

Commentaires :

 

/!\ SPOILER /!\

 

Cinquième livre écrit par Pierre Zylawski, cinquième livre lu de cet auteur. Je ne les ai pas lu dans l'ordre de parution cependant.

Ma petite digression déjà apportée lors de mes précédents commentaires reste d'actualité... Je crois bien avoir trouvé la phrase fétiche de l'auteur "dans tous les azimuts". Cette expression est jusqu'ici présente dans tous les livres lus de Pierre Zylaswki. Sera-t-elle dans le prochain ouvrage de Pierre Zylawski que j'ouvrirai ?

Le livre est fragmenté en deux parties qui composent les deux mouvements du personnage principal. Il y a tout d'abord la marche, tout s'enchaîne que ce soit les étapes ou les rencontres, puis il y a la stabilité via un séjour dans un petit village perdu où le marcheur se posera le temps de rassembler son courage pour revenir à la vie. Jean de Mady a perdu sa femme. Elle était toute sa vie. Pour ne pas sombrer plus encore, il quitte tout (ou presque) pour partir en presque-pélerinage jusque Saint-Jacques de Compostelle. Long voyage, mais riche voyage. Son bourdon gravé à chaque rencontre. Jean de Mady à défaut de remonter la pente, ne coule plus sous ses larmes.

Tout voyage est un aller, mais également un retour. Le chemin emprunté pour rentrer ne doit pas forcément être le même que celui pour partir et sentimentalement parlant c'est le cas pour Jean de Mady qui part le cœur lourd et revient des projets plein la tête. Car dans la second partie du roman, s’amorce la remontée depuis Saint-Jacques de Compostelle vers le foyer du protagoniste, cependant une pause salutaire sera nécessaire à Jean pour avancer.

Avancer pour mieux sauter ? C'est une peut l'idée, mais tout en suivant le proverbe Zoulou prodigué en première partie. "Si tu avances tu meurs. Si tu recules tu meurs. Alors pourquoi reculer ?". Jean de Mady réapprend à vivre et comprend que la douleur même si elle s'estompe sera toujours présente, il devra vivre avec. Les lieux et les gens qui l'entourent dans cette étape le retiennent et en même temps le poussent. Il sait qu'il doit repartir, mais retarde son départ. Puis un jour, après avoir rendu service à la population locale il part, avant de plus pouvoir prendre son sac et chausser ses chaussures. Mais ce n’est pas un adieux. Jean a repris sa vie en main. Et sa vie n'est plus là haut, son foyer n'est plus au nord de Paris.

Bien qu'il soit question d'un pèlerinage, la notion religieuse n'est pas omniprésente. Elle s'égraine tout au long de la première partie sans être étouffante. J'avoue qu'au début j'ai hésité avant d'ouvrir le livre à la première page. Ayant beaucoup de mal avec tous les écrits où théologie et/ou religion sont présentes, j'ouvre rarement ce genre d'ouvrage. Mais cette fois-ci c'était différent. Le roman m'avait été recommandé par l'auteur lui-même. Je ne suis pas déçue de l'avoir écouté.

Tout au long de ce livre sont retranscrits les sentiments de Jean. On vit avec lui sa remontée des enfers, on ressent sa compassion pour ces parents dont la fille n'a pas donné de nouvelles depuis si longtemps, on souffre avec ce chef indien venu d'Amérique, on rit, on pleure... C'est tout ce que l'on attent bien souvent d'un roman et c'est une mission réussi. La seconde partie ne nous laisse pas en reste, mais cependant je l'ai trouvé un peu plate au niveau de l'action vis à vis de Jean. Elle rapporte la notion de stabilité dans la vie de notre marcheur, mais cela passe par des travaux manuels et c'est un peu tout.

J'ai d'ailleurs trouvé Jean un peu égoïste, mais dans le bon sens du terme. Jean découvre le village, chacun essaye de faire sa connaissance, il aide comme il peut et lorsque tout le monde s'est attaché à lui il part, car il se rappelle qu'il doit vivre pour lui et non les autres. Je ne peux parier que ce soit le message que l'auteur souhaitais transmettre, mais c'est en tout cas celui que j'ai retenu.

Tout au long du livre, toutes parties confondues, sont intercalés maximes et proverbes. Elles illustrent les actions de Jean, mais également le monde qui s'offre à lui au fur et à mesure de ses pérégrinations.

 

Pour finir, parlons du titre. Tout le monde a bien vu ou senti le rapport "Je marche donc je suis" avec la très célèvre philosophie de Descartes "Je pense, donc je suis". En effet, rappelons que "Cogito, ergo sum" formule latine forgée par le philosophe René Descartes, alors qu'il souhaite trouver un fondement solide à la connaissance. Sa "conclusion que seule sa propre existence, en tant que « chose qui pense Â», est certaine au départ" (Extrait Wikipedia). Cela signifie à mon sens que sa certitude d'être découle tout d'abord du fait de penser. Ma propre compréhension du titre de Pierre Zylawski est donc que Jean de Mady n'a l'impression d'exister uniquement parce qu'il marche, autrement dit il existe uniquement parce qu'il avance. Là également on peut trouver au terme avancer plusieurs illustrations tant physique par son voyage que général puisqu'il ne reste pas abattu et redresse, doucement, la tête.

 

Belle leçon...

 

Les + :

Les sentiments du marcheur sont retranscrits de façon à être ressentis par le lecteur

La notion religieuse non étouffante

 

Les - :

Seconde partie un peu lente par rapport à la première

 

La note d'Indocile :

15/20

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