Nitquen & Indocile

Commentaires :

/!\ Spoilers /!\

C'est le classique Roméo et Juliette (ou Pyrame et Thisbé car il faut rendre à Ovide ce qui n'appartient pas à Shakespeare) avec cette fois-ci Roméo en mortelle et Juliette en Enchanteresse. A croire que je lis toujours la même chose…

La version française est titrée "16 Lunes", la version anglophone est titrée "Beautiful Creatures", traduisez "Sublimes Créatures". Personnellement j'ai du mal avec ce titre car je n'arrive pas à le placer par rapport au texte. 16 Lunes, c'est bien plus simple puisque la chanson qu'Ethan et Lena entendent régulièrement a justement pour refrain les mots "16 lunes"…

La situation est donc la suivante :

• L'histoire se déroule dans un trou paumé au milieu de nul part, donc c'est forcément là que se concentrent les forces malveillantes et les bonnes âmes de la lumière… Mais passons ce "détail".

• Deux mondes cohabitent, mais un seul a conscience de l'autre. Les mortels croient en Dieu et ne savent pas qu'ils ne sont pas seuls. Certains lancent quelques accusations de sorcellerie, mais c'est plus une chasse aux sorcières sans preuve ni conviction, qu'une véritable traque version Inquisition.

• Il vit là depuis sa naissance, comme son père avant lui et son grand-père avant lui et… Elle débarque ici comme une étrangère, mais a déjà vécu ici il y a plusieurs années.

Maintenant au niveau de l'action, c'est un peu la définition du mot régulier qui est remise au goût du jour. Une attaque régulière peut être une attaque tous les jours, mais une attaque tous les mois, c'est aussi une attaque régulière… Ici l'action est régulière… Comprenez qu'elle est disséminée dans le livre entre deux looooongs moments plats. Heureusement que l'écriture est fluide et que la plume est bonne sinon ce serait un calvaire.

Ethan est têtu au possible. Autant dans certains livres c'est la jeune femme qui court désespérément après le jeune homme, autant ici c'est lui qui chausse ses baskets pour réussir à la rattraper. Son meilleur ami, Link, se fait envouter par la cousine de sa dulcinée et on relance les hostilités et les auto-tortures psychologiques du genre "je t'aime, mais je ne veux pas te faire mal alors je te fuis et nous souffrons tous les deux". Ne savent-ils pas à force que ça ne fonctionne jamais ?

J'ai bien aimé les voyages dans le passé, même si je suis incapable de les classer comme spirituel ou métaphysique ou autre chose… Les descriptions des lieux et des évènements nous transportent et on avance avec ces ancêtres qui luttent pour leur vie. On ressentirait presque les odeurs de l'incendie. le citron et le romarin deviennent entêtants même si olfactivement on ne dispose toujours pas de livres avec l'option "odorama"…

Les retrouvailles avec la mère de Lena marquent également le départ précipité d'une personne chère à son coeur et elle sait qu'elle n'y gagne pas au change. Mais lorsque l'on n'a pas le choix on subit et on se bat. La litanie " appelle-toi toi-même" devient omniprésente et vient enfin la solution (ou pas).